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Comme beaucoup d’autres, j’ai choisi l’Ensimag pour y faire des maths et de l’informatique. Ayant fait la classe préparatoire intégrée de Grenoble INP, j’avais une bonne idée des cours dispensés mais peu sur les débouchés. Après avoir passé deux ans particulièrement plaisants à l’Ensimag, j’ai effectué ma troisième à l’ISFA à Lyon pour effectuer un master recherche. Après mon stage 2A à JPMorgan, j’avais déjà envie de poursuivre à l’université, j’ai donc choisi de faire mon stage 3A à l’université Laval à Québec. Fraichement revenu du Canada, j’ai poursuivi mes études un an de plus pour obtenir le diplôme d’actuaire de l’ISFA.
Pendant cette dernière année d’étude, j’hésitais toujours entre le public et le privé. Cette année m'a permis d'acquérir des connaissances moins scientifique tel que la comptabilité des assurances, la fiscalité. Durant cette même année, je saisis l’opportunité de faire une thèse en entreprise (CIFRE) chez AXA au Group Risk Management (gestion des risques du groupe AXA). J’alternais donc entre l’université (2 jours à l'ISFA) et l’entreprise (3 jours chez AXA). Une différence fondamentale des CIFRE est l'intégration du doctorant au sein d'une équipe. La gestion de son temps est capital pour mener à bien les tâches opérationnelles et les travaux de recherche.
Une fois ma thèse en poche, je choisis définitivement le public en étant en poste à l’université de Strasbourg puis à l’université du Mans. Mon choix a été dicté par deux raisons. L'enseignement supérieur permet de travailler sur une grande variété de sujet en toute liberté, chose qui est plus difficile dans une entreprise où l'expertise ou le management prennent le dessus rapidement. De plus, pour rester captivant auprès des étudiants, les enseignants-chercheurs sont obligés de mettre à jour ou de créer des cours. Réfléchir sur une formation est particulièrement intéressant.
Pendant une journée type, je passe la moitié de mon temps à enseigner notamment dans la filière actuariat, à tous niveaux de la L1 au M2. C'est un défi quotidien de passionner autant les jeunes adultes fraichement bacheliers que les étudiants alternants déjà salariés. L'autre moitié de mon temps, je la consacre à faire de la recherche sur la modélisation de la sinistralité et de la compétition en assurance non vie (par opposition à l'assurance vie). Cependant, être à l'université ne me coupe pas de problématiques concrètes : j'encadre une thèse CIFRE toujours chez AXA avec mon ancien directeur de thèse.
L’Ensimag m’a donné toutes les bases en probabilité et statistique nécessaires à ma spécialisation en actuariat développée à l’ISFA puis en thèse. De plus, l’Ensimag a été tout aussi précieuse dans mon apprentissage de l’informatique tant pour les langages compilés que pour les langages de script. L'informatique (tant pour l'utilisation ou que pour le développement) joue un rôle central dans mon métier actuel tout comme pour les actuaires. Pour s'en convaincre, il suffit de constater les investissements des assureurs de la place : le Data Innovation Lab d'AXA, la chaire ACTINFO de Covéa,... En terme de produits, les produits « pay as you drive » analysant le comportement des conducteurs à l'aide de systèmes embarqués seront peut-être les produits de demain.
Enfin, les projets tutorés en 2A (génie-logiciel et de spécialité) ont été particulièrement formateurs pour moi. Toute proportion gardée, ces projets nous préparent bien aux projets réalisés en entreprise ou à l’université. Peu de formations proposent de banaliser les cours pendant 1 mois pour mener un projet. Au delà des compétences techniques, il faut apprendre à travailler en équipe. En résumé, l'Ensimag nous donne toutes les armes pour devenir actuaire ou enseignant-chercheur ou les deux à la fois !