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Je suis issu de la promo 1987. Après avoir choisi l’ENSIMAG pour les maths, j’ai poursuivi un parcours varié avec pour fil rouge l’innovation.
Pendant les dix ans suivant ma sortie de l’ENSIMAG, j’ai découvert des environnements très différents : une start-up, un grand groupe, un labo de recherche. Mes rôles étaient d’abord plutôt techniques avec des fonctions de développeur logiciel, d’ingénieur IT et de chercheur.
Après ma thèse, j’ai pris ensuite des responsabilités en contribuant à la dynamique de l’INRIA autour du « Grid Computing » et en pilotant des projets en partenariat avec des sociétés comme HP, Bull, Microsoft, Mandrakesoft. Ces opportunités m’ont permis de diriger une petite équipe, en m’appuyant beaucoup sur la qualité et l’inventivité des chercheurs.
Au sein d’une première start-up, j’ai mesuré l’écart entre convaincre les « Early Adopters » - ils existent -d’adopter des produits innovants, et convaincre les équipes de production, plus conservatrices. Ce fut une expérience très enrichissante où j’ai aussi développé ma capacité de direction, d’analyse et de gestionnaire. Avant d’intégrer à sa création comme gérant, la société SurgiQual Institute.
Une carrière grenobloise s’inscrit souvent dans la dynamique de l’innovation. C’est bien une caractéristique principale de mon parcours.
Au sein de SurgiQual Institute, les valeurs principales sont l’innovation médicale et le mode coopératif. Et cette coopération dépasse forcement le cadre d’une société de 15 personnes.
Le réseau est très important, que ce soit les incubateurs, les réseaux métier ou les réseaux d’entrepreneurs comme le réseau Entreprendre.
Au sein de mon entreprise, je suis ravis de participer, avec des collaborateurs passionnés et compétents, à de nombreux projets d’innovation, certains propres à l’entreprise, mais le plus souvent des projets en collaboration avec des laboratoires - Université Grenoble Alpes, CEA, équipes de cliniciens –ou avec de jeunes entrepreneurs.
Mes missions principales relèvent du quotidien d’un dirigeant de start-up (gestion financière, commercial, ressources humaines, juridique, interactions avec la R&D,…) et réclament une capacité de basculer facilement d’une tâche à une autre.
Un des challenges parmi les plus intéressants pour moi est lié aux arbitrages en R&D permettant de proposer une offre qui inclut une logique de services (sur cahier des charges client), une logique de produit (logiciel sur « étagère ») et une logique d’innovation (brevets et partenariats de recherche).
A l’ENSIMAG, j’ai bénéficié au-delà de la diversité des apprentissages techniques d’une ouverture à la recherche. Aujourd’hui, les étudiants ont des opportunités encore plus riches avec l’ouverture claire sur le management, l’international, l’entreprenariat et l’innovation. Et donc des carrières pour tous les goûts et les personnalités. Cela se traduit d‘ailleurs dans les profils des ENSIMAG que j’ai embauchés ou avec qui j’ai pu échanger ou collaborer.
L’innovation, la création d’entreprise en particulier ne sont clairement plus réservées à des visionnaires qui anticipent des changements à 5 ou 10 ans. Une grande partie des démarches d’innovations sont basées sur la capacité à bien gérer l’incertitude, à rassembler des compétences et ressources variées, à saisir les opportunités.
Dans le médical, l’innovation s’appuie obligatoirement sur des complémentarités de connaissances, celles des cliniciens, des chercheurs, des ingénieurs et des vendeurs. Il faudra donc apprendre à travailler avec ces publics qui ont des cultures très différentes.
Le financement des projets puis leur succès commercial passera aussi par des preuves scientifiques, techniques, règlementaires et cliniques, avec une dimension internationale.
Un parcours long mais passionnant.
Un des projets en cours de SurgiQual Institute est issu des idées d’un chirurgien du rachis, français mais reconnu « Key Opinion Leader » au niveau mondial sur le traitement des scolioses et des autres pathologies de la colonne vertébrale.
Avec le financement initial des acteurs locaux (région Rhône-Alpes, Métro de Grenoble) puis le relais d’un industriel américain, nous avons développé une solution brevetée pour observer pendant une opération sur un patient scoliotique, la déformation 3D de sa colonne vertébrale.
Le chirurgien peut, grâce à cette solution mêlant logiciel et capteur, vérifier qu’il atteint ses objectifs cliniques - rétablir les équilibres de la colonne qu’il a auparavant planifiés sur radio par exemple avec notre logiciel SagittalMeter (photo), outil de mesure par smartphone des courbures physiologiques d’un patient.
C’est toujours une chance d’intégrer l’ENSIMAG ! Profitez-en pour apprendre, comprendre et entreprendre.